Chirurgie Bariatrique

L'Hôpital du Scorff pratique la chirurgie bariatrique depuis février 2017.
Entretien avec le Docteur Cécile Mongin, chirurgienne digestive spécialisée dans ce domaine.

Informations annexes au site

ENTRETIEN AVEC LE DOCTEUR CECILE MONGIN  

Qu'est-ce que la chirurgie bariatrique ?

Docteur Cécile Mongin : Il s'agit de la prise en charge chirurgicale de l'obésité. Elle intervient après les échecs des prises en charge nutritionnelle et diététique. Ce traitement est considéré comme le plus efficace mais il comporte des risques. Les techniques les plus utilisées sont la sleeve gastrectomie et le bypass gastrique. Pour la sleeve, on enlève les 2/3 de l'estomac. Le bypass est un court-circuit de l'intestin grêle qui entraîne une mal absorption des aliments. Il y a enfin l'anneau gastrique, réservé aux patients qui ont des contre-indications pour les autres techniques.

Quels sont les risques postopératoires ? 

On estime à 10 % le nombre des complications et à 0,5 % le taux de mortalité. Il y a des risques d'embolie ou d'infection pulmonaire, de problèmes digestifs, de fistule digestive, c'est-à-dire de défaut de cicatrisation. 
La décision de l'intervention chirurgicale ne se prend pas à la légère. 
Non ! C'est l'aboutissement d'un accompagnement d'au moins six mois et qui se poursuivra par un suivi à vie. Certains patients hésitent, d'autres refusent face aux nombreuses contraintes. Ce n'est pas une solution de facilité. Beaucoup y voient comme une dernière chance après l'échec de nombreux régimes. C'est difficile et contraignant. La démarche est courageuse. 
Toutes les personnes souffrant d'obésité peuvent-elles prétendre à la chirurgie ?
Elles concernent les personnes qui ont un indice de masse corporelle supérieur à 40 (1). C'est-à-dire une obésité dite massive. Souvent la prise de conscience intervient après d'autres problèmes de santé, comme le diabète ou des problèmes cardiaques. Au Scorff, nous traitons des cas lourds, souvent associés à d'autres pathologies. 

Comment se déroule le parcours ?

Il y a d'abord une prise en charge hygiéno-diététique qui doit préparer le patient à de nouvelles habitudes alimentaires et à la pratique d'activités physiques. La chirurgie est un soutien. Les nouvelles pratiques devront se poursuivre ensuite. D'ailleurs, si la préparation n'est pas suffisante, on retarde l'opération. Nutritionnistes, chirurgiens et psychologues accompagnent le patient tout au long du parcours.

Et après l'opération ? 

La chirurgie limite les excès alimentaires. Ils ne peuvent ingurgiter qu'un verre d'eau les premiers jours ! Et l'alimentation est très contrainte les premières semaines. Certains essaient de forcer les doses les premières semaines. Mais ils comprennent vite ! Douleurs, malaises ou vomissements les rappellent à la nécessité d'observer le régime. On leur apprend à manger des petites quantités plus souvent. À terme, ils mangent à chaque fois l'équivalent d'une assiette à dessert. Cela entraîne une rapide perte de poids. Ils se sentent mieux, pratiquent plus facilement et plus régulièrement des activités physiques. C'est gagné quand ces efforts se poursuivent durablement. Le but n'est pas d'atteindre le poids idéal mais de remettre le patient dans des critères de non-obésité. 

Faut-il ensuite envisager de la chirurgie réparatrice ? 

L'excès de peau peut-être gênant, surtout quand la perte de poids a été rapide. Mais la chirurgie réparatrice n'est pas systématique. Un chirurgien plasticien du CHU de Brest a intégré le parcours de soins à l'hôpital du Scorff. Il assure des consultations à Lorient mais opère à Brest. L'objectif à terme est de pratiquer ces actes chirurgicaux au centre hospitalier de Lorient pour une prise en charge complète. (1) : Corpulence normale entre 18,5 et 25 ; surpoids entre 25 et 30 ; obésité modérée entre 30 et 40 ; obésité massive au-delà de 40. 

 

Le parcours médico-chirurgical de l’Obésité au GHBS « en images »