Pathologies bénignes
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POLYPE UTERIN
Qu’est-ce qu’un polype utérin ?
Un polype utérin est une excroissance bénigne (non cancéreuse) de la muqueuse de l’utérus appelée endomètre.
Il se développe à l’intérieur de la cavité utérine et peut être unique ou multiple.
Physiopathologie – Comment se forme-t-il ?
- Le polype est formé par une prolifération anormale de cellules de l’endomètre, souvent liée à une stimulation hormonale (œstrogènes).
- Il est vascularisé, ce qui peut expliquer certains symptômes comme des saignements.
- Taille variable : de quelques millimètres à plusieurs centimètres.
- Peut être pédiculé (attaché par un "pied") ou sessile (implanté directement sur la paroi).
➡️ Bien que bénin dans la majorité des cas, un petit risque de transformation maligne existe (surtout après la ménopause).
Facteurs favorisants
- Déséquilibres hormonaux (hyperœstrogénie)
- Périménopause et post-ménopause
- Traitement hormonal (Tamoxifène)
- Surpoids, obésité
- Hypertension, diabète
Quels sont les signes d’alerte ?
Le polype est parfois asymptomatique, mais peut provoquer :
- Saignements anormaux : règles abondantes (ménorragies), saignements entre les règles (métrorragies), saignements après la ménopause
- Douleurs pelviennes (plus rares)
- Infertilité ou fausses couches à répétition
Comment le diagnostique-t-on ?
- Échographie pelvienne (souvent endovaginale)
→ visualise un épaississement ou une masse intra-utérine - Hystérosonographie (échographie avec sérum physiologique injecté dans l’utérus)
→ meilleure visualisation du polype - Hystéroscopie diagnostique
→ permet de voir directement l’intérieur de l’utérus avec une caméra et de poser un diagnostic précis
Prise en charge
Hystéroscopie opératoire (traitement de référence)
- Permet de retirer le polype sous contrôle visuel.
- Réalisée souvent en ambulatoire (sans hospitalisation longue).
- Analyse histologique systématique du polype pour exclure une anomalie cancéreuse.
L'équipe de gynécologie du GHBS bénéficie d'un système de résection de polype innovant pouvant être réalisé sous anesthésie locale en quelques minutes. Ceci permet de réaliser un geste rapidement et une sortie de la patiente après 1 heure de surveillance. Cette technique est réalisée par votre chirurgien après son évaluation.
Surveillance
- Possible si polype petit, asymptomatique et chez une femme pré-ménopausée.
Retrait systématique conseillé si :
- Présence de symptômes (saignements, infertilité)
- Ménopause
- Traitement par tamoxifène
- Taille > 1,5 cm ou aspect suspect
Suites et surveillance
- Reprise rapide des activités normales après l’intervention.
- Peu de douleurs post-opératoires.
- Contrôle gynécologique régulier selon les antécédents.
FIBROME
Qu’est-ce qu’un fibrome utérin ?
Un fibrome utérin (aussi appelé myome) est une tumeur bénigne (non cancéreuse) qui se développe dans la paroi de l’utérus. Il s’agit d’un amas de cellules musculaires et de tissu fibreux.
Ils sont très fréquents, surtout entre 30 et 50 ans, et leur évolution est souvent hormonale (œstrogènes et progestérone).
Physiopathologie – Comment se développe un fibrome ?
- Le fibrome provient d’une cellule musculaire de l’utérus qui commence à se multiplier de manière anormale.
- Sa croissance est stimulée par les hormones féminines, ce qui explique pourquoi ils sont rares avant la puberté et régressent souvent après la ménopause.
- Il peut être situé à différents endroits :
- Sous-séreux (à l’extérieur de l’utérus)
- Intramural (dans l’épaisseur de la paroi utérine)
- Sous-muqueux (vers l’intérieur de la cavité utérine
Quels sont les symptômes possibles ?
Beaucoup de fibromes ne provoquent aucun symptôme. Quand ils sont symptomatiques, on peut retrouver :
- Règles abondantes ou longues (ménorragies)
- Douleurs pelviennes ou pression dans le bas-ventre
- Besoins urinaires fréquents (si le fibrome appuie sur la vessie)
- Constipation
- Difficultés à tomber enceinte ou fausses couches (selon la localisation)
Comment les diagnostique-t-on ?
Le diagnostic repose sur :
- Un examen gynécologique
- Une échographie pelvienne
- Parfois une IRM pour mieux évaluer la taille et la position du ou des fibromes
Quelle est la prise en charge ?
La prise en charge dépend de plusieurs facteurs : taille, symptômes, âge, projet de grossesse, ménopause à venir, etc.
Traitements médicaux :
- Traitements hormonaux (pour diminuer les saignements ou réduire la taille des fibromes)
- Antifibrinolytiques (en cas de règles abondantes)
➡️ Limites : les traitements médicaux ne font généralement que stabiliser ou réduire temporairement les symptômes.
Traitements non chirurgicaux :
- Embolisation des artères utérines : on bloque l’apport sanguin au fibrome pour le faire rétrécir.
- Ultrasons focalisés sous échographie : traitement non invasif utilisant des ondes pour détruire le fibrome.
Traitements chirurgicaux :
- Myomectomie : retrait du/des fibrome(s) en gardant l’utérus (intéressant si désir de grossesse).
- Hystérectomie : retrait de l’utérus (en cas de fibromes multiples ou invalidants, surtout si la patiente ne souhaite plus de grossesse).
Selon le type de fibrome, l'équipe de gynécologie du GHBS bénéficie d'un système de résection de fibrome par hystéroscopie innovant pouvant être réalisé sous anesthésie locale en quelques minutes. Ceci permet de réaliser un geste rapidement et une sortie de la patiente après 1 heure de surveillance. Cette technique est réalisée par votre chirurgien après son évaluation.
ISTHMOCELE
Qu’est-ce qu’une isthmocèle ?
L’isthmocèle est une déformation de la paroi utérine, généralement située à la jonction entre le col et le corps de l’utérus (segment utérin inférieur), au niveau de la cicatrice d’une césarienne.
On l’appelle aussi poche de déhiscence ou niche utérine.
➡️ Il s’agit d’un creux ou d’un amincissement localisé de la paroi utérine, pouvant retenir du sang ou du liquide.
Physiopathologie – Comment se forme-t-elle ?
- Elle résulte d’une cicatrisation incomplète ou imparfaite de la paroi utérine après une ou plusieurs césariennes.
- Facteurs favorisant :
- Multiples césariennes
- Suture imparfaite de l’utérus
- Utérus rétroversé
- Infections ou troubles de la cicatrisation
➡️ Le muscle utérin ne se reforme pas complètement, laissant une zone plus fine ou creusée.
Quels sont les symptômes possibles ?
Beaucoup de femmes sont asymptomatiques, mais certaines présentent :
- Saignements après les règles (spotting) prolongés
- Douleurs pelviennes
- Règles abondantes ou irrégulières
- Infertilité secondaire
- Gêne ou douleurs pendant les rapports
- Risques obstétricaux (fausse couche, rupture utérine future)
Comment la diagnostique-t-on ?
- Échographie pelvienne endovaginale
→ visualise une image en creux à la face antérieure de l’utérus - Hystérosonographie
→ injecte du liquide dans la cavité utérine pour mieux voir l’isthmocèle - IRM (parfois)
→ utile si évaluation plus précise nécessaire avant chirurgie
Prise en charge – En fonction des symptômes et du projet de grossesse
Pas de traitement si absence de symptômes
Traitement médical (limité)
- Pilule ou traitement hormonal pour réguler les saignements
- Peu efficace sur la cause anatomique
Traitement chirurgical
En cas de gêne, de douleurs ou de désir de grossesse :
Hystéroscopie (voie endoscopique)
- Intervention légère : on accède à l’isthmocèle par voie vaginale avec une caméra
- On "gratte" et régularise la zone
- Pour les formes peu profondes et sans atteinte de la paroi externe
Chirurgie par cœlioscopie ou voie combinée
- Si la paroi est très amincie ou si l’isthmocèle est profond
- On renforce la cicatrice depuis l’extérieur de l’utérus
Et en cas de désir de grossesse ?
- Une isthmocèle peut gêner l’implantation embryonnaire ou entraîner des complications pendant la grossesse (rupture utérine, placenta accreta…)
- En cas de projet de grossesse, un traitement chirurgical est souvent proposé si l’isthmocèle est significative
KYSTE OVARIEN
Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?
Un kyste ovarien est une petite poche remplie de liquide qui se forme à la surface ou à l’intérieur d’un ovaire.
La plupart sont bénins et disparaissent spontanément, surtout chez les femmes en âge de procréer.
⚙️ Physiopathologie – Comment se forme un kyste ?
Il existe deux grands types de kystes :
✅ Kystes fonctionnels (les plus fréquents)
Ils apparaissent naturellement au cours du cycle menstruel :
- Kyste folliculaire : quand l’ovule ne se libère pas du follicule
- Kyste du corps jaune : après l’ovulation, si le follicule ne se résorbe pas
➡️ Ces kystes sont temporaires, souvent sans danger et disparaissent en quelques semaines.
❗ Kystes organiques
Ils ne sont pas liés au cycle. Ils peuvent être :
- Bénins (ex. : kyste dermoïde, endométriome)
- Plus rarement, malins (cancer de l’ovaire, surtout après la ménopause)
Quels sont les symptômes ?
Souvent, les kystes sont asymptomatiques. Lorsqu’ils donnent des signes, on peut observer :
- Douleurs pelviennes (souvent unilatérales)
- Ballonnements
- Troubles des règles
- Pesanteur abdominale
➡️ En cas de complication (rupture ou torsion) : douleurs soudaines et intenses = urgence.
Comment les diagnostique-t-on ?
- Examen gynécologique
- Échographie pelvienne (pour visualiser le kyste)
- Parfois IRM ou dosage sanguin (marqueurs tumoraux) si doute sur la nature
️ Quelle est la prise en charge ?
Cela dépend de plusieurs facteurs : type de kyste, taille, symptômes, âge, ménopause, risque de malignité.
Surveillance simple
- Kystes fonctionnels < 5 cm
- En l'absence de symptômes
- Contrôle échographique à distance (4 à 12 semaines)
Traitements médicaux
- Pilule contraceptive (dans certains cas pour réguler les cycles)
➡️ Ne fait pas disparaître un kyste déjà formé, mais prévient de nouveaux.
Traitement chirurgical (kystectomie)
Indiqué si :
- Le kyste est volumineux, douloureux, ou persistant
- Suspicion de kyste organique ou malin
- Complication aiguë (rupture, torsion)
La chirurgie peut être réalisée par cœlioscopie (technique mini-invasive).